La fusée Ariane à Kourou, le métro de Dubaï, les satellites de Thalès… C’est peu de dire que le parcours de Madeleine Aussudre, issue de la promo 2018 de l’ESIGELEC (Dominante Electronique des Systèmes pour l’Automobile et l’Aéronautique - ESAA) est riche de moments forts et passionnants. Certes, la génétique a peut-être joué un rôle, puisque dans sa famille, on est ingénieur de père et de mère en fille. Mais cela ne fait pas tout. Il a fallu beaucoup de travail, de talent, de persévérance pour faire décoller aussi brillamment sa toute récente carrière. De la passion, également, et la passion l’animait quand, à un plus jeune âge, elle contemplait les étoiles et s'enthousiasmait pour l’exploration de l’espace. Cette passion pour l’aérospatial vibre toujours en elle, et elle se souvient de l’émotion qui l’étreignait lorsqu’elle assista au lancement de la fusée Ariane, les larmes aux yeux et le cœur battant la chamade. Quelques années plus tôt, étudiante à la recherche d’une école d’ingénieurs, elle poussait les portes de l’ESIGELEC et s’y trouvait bien :
« j’ai été séduite par ma visite, par la qualité de l’établissement, des enseignements, de l’ambiance… Les étudiants venaient à notre rencontre et transmettaient leur plaisir d’étudier, nous présentaient leur vie associative. Cela m’a convaincue de franchir le pas ».
Le goût du collectif
Elle se souvient particulièrement de ses années de prépa à l’école où « nous étions un petit groupe d’amis, nous travaillions, nous révisions ensemble. Chacun soutenait l’autre, la solidarité n’était pas un vain mot. Il y a eu des moments difficiles, parfois, mais nous n’avons pas lâché. Cela a créé des liens authentiques qui perdurent au fil du temps ».
Ce goût du collectif, elle l’exprima par son engagement en tant que vice-présidente du bureau des élèves au sein duquel, là aussi, se créèrent des amitiés fortes et inséparables. Et puis, Madeleine s’est nourrie des enseignements de l’école, dont elle ne cesse depuis de vérifier la pertinence : « j'ai constaté, dans mes différentes fonctions, à quel point ce qui nous était expliqué, démontré, en cours ou en travaux pratiques, entrait avec la plus absolue justesse avec les besoins de la vie d’ingénieur. Rien de ce que j’ai appris ne m’a servi à rien ».
Curiosité, motivation, flexibilité
Quand elle a entendu parler de la possibilité d’effectuer un stage en Guyane, chez Ariane, son caractère de fonceuse l’a poussée à mettre toutes les chances de son côté pour le décrocher. Elle a multiplié les appels pour se faire connaître et valoriser sa candidature. Avec succès. Chargée d’élaborer un programme d’étalonnage à partir d’un logiciel dont elle a dû tout apprendre, elle vécut une expérience intense en pleine immersion dans un environnement si particulier. « Kourou est une ville où se mêlent technologie et nature, au milieu de la jungle, des fauves, des araignées, des chercheurs d’or… C’était une sorte de retour aux sources. Je suis très fière d’y avoir effectué ce stage, de m’être prouvée que j’en étais capable ».
Comme pour boucler la boucle après avoir contribué à envoyer une fusée dans l’espace à Kourou, de retour en Métropole, c’est chez Thalès Alenia Space, à Cannes, qu’elle accomplit son stage ingénieur, travaillant sur des satellites d’observation. « Ce furent six mois incroyables, l’occasion d’apprendre beaucoup de nouvelles choses ». Désirant partir à l’étranger à l’issue de cette expérience, elle fit le choix du VIE et décrocha un poste dans le projet d’extension de la ligne de métro de Dubaï. Un nouveau dépaysement, une nouvelle aventure, au milieu des tours de verre, dans un secteur qu’elle ne connaissait pas. « Ce fut encore très intense, très prenant, très puissant », se souvient-elle. « Nous travaillions beaucoup, au sein d’une équipe qui comprenait plus de vingt nationalités. J’ai énormément appris sur les différentes cultures, les religions, le Moyen-Orient, je ne pouvais pas demander mieux en termes d’ouverture d’esprit ». Madeleine effectua le premier confinement à Dubaï, puis de retour en France, elle poursuivit son parcours chez Thalès pour être aujourd’hui Ingénieure système, toujours prête à saisir de nouvelles opportunités, animée de l’envie d’aller plus loin, d’avancer.
De la forêt amazonienne aux sables du désert, Madeleine Aussudre a fait grandir ses compétences techniques et humaines, en n’oubliant jamais d’où elle vient. « Je porte haut et fort les couleurs de l’ESIGLEC. J’en parle dès que je peux, je réponds quand on fait appel à moi. Je suis fière de l’école », affirme-t-elle avec conviction. C’est ainsi qu’elle s’est engagée dans la promotion des métiers techniques auprès des lycéennes de sa région et en partenariat avec l’association « Elles bougent », afin de leur montrer que la voie des études d’ingénieurs est ouverte aux jeunes filles. Et ce d’autant plus qu’elle n’a jamais ressenti la moindre difficulté d’être une femme dans un milieu à majorité masculine. Car ce qui compte avant tout, c’est d’être un(e) bon(ne) ingénieur(e), avec comme qualités essentielles : « la curiosité, la motivation, la flexibilité, c’est-à-dire savoir s’adapter aux systèmes sur lesquels nous travaillons, comprendre rapidement pour évoluer ». Et en jetant un regard sur le trajet de Madeleine Aussudre, on constate que c’est parfaitement ce qu’elle est parvenue à réaliser.
Article publié dans Studyrama : par ici